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Bioscope et Écomusée d'Ungersheim / Projet de village vacances et d'aquaparc
Révolutionner l'offre touristique alsacienne
Après un démarrage difficile le Bioscope repart sur de nouvelles bases... l'Écomusée aussi tente de redémarrer après sa crise économique. La Compagnie des Alpes qui gère les deux site (sauf l'association qui fait vivre le parc historique) entend révolutionner l'offre touristique alsacienne en créant dans les deux années à venir un village vacances et un aquaparc...
Le Bioscope a trouvé sa voie... après un lancement qualifié de « raté », l'année 2006/07 a vu un changement de cap avec 80 % des espaces retouchés et un repositionnement complet du site vers un parc de loisirs familial. « Le résultat ne s'est pas fait attendre puisque nous avons doublé la fréquentation en 2007... mais ce choix stratégique s'est traduit par une perte de la clientèle couple et seniors », explique Christian Douchement.
« Trouver des synergies entre le Bioscope et l'Écomusée »
Si toute l'attention se concentre sur le Bioscope, le directeur n'en oublie pas moins les autres objectifs depuis la reprise de l'Écomusée : « Il y a encore des synergies à trouver. Nous avons repris tous les services marchands de l'Écomusée (galerie commerciale, restauration, communication, billetterie). Notre groupe (la Compagnie des Alpes) travaille sur le projet d'un village vacances. L'association de l'Écomusée nous a confié un contrat de prestation de service pour la billetterie, la commercialisation et la communication. Parallèlement nous avons racheté la société Ecoparc propriétaire et gestionnaire de la taverne, de l'hôtel et de 70 hectares libres (*). C'est sur ce terrain-là que nous projetons la création de ce village. Notre objectif est de véritablement créer une synergie entre les deux sites ». Et là les idées ne manquent pas comme mettre en place une liaison entre les deux sites par le canal, des retours en calèches.
« Une opération qui se chiffre à plus de 120 millions d'euros »
« Rapidement s'est posée la question de mettre en place ou non de l'immobilier pour rentrer dans nos frais. Dans cette hypothèse, il n'y aurait pas eu de valorisation du site. Notre but est de devenir une destination touristique en attirant un hébergeur majeur... avec un village vacances, nous générerons des flux touristiques. » « Le "business" est presque fait, poursuit Christian Douchement, il manque pour boucler l'opération environ un million d'euros sur un projet de 120 ! C'est 3 000 lits touristiques, la construction d'un parc aquatique... pas une piscine. Un complexe dans le type des Laguna. La Compagnie des Alpes gère plusieurs complexes de ce type. Nous avons une véritable expérience à la matière. L'offre Bioscope, Écomusée, parc Aquatique serait assez forte pour remplir les résidences »... Et la boucle serait bouclée puisque les résidences généreraient un flux touristique.
« Le parc aquatique et le village vacances feront la transition entre les deux parcs... »
L'horizon de ce vaste projet est très proche puisque les promoteurs évoquent une date autour de Noël 2010. Christian Douchement est convaincu de la pertinence du projet. « L'Alsace est un atout pour nous en terme d'attractivité. C'est la 3e région touristique en France avec une vraie demande des marchés... mais en même temps très décalée avec notre public cible. 75 % des touristes en Alsace, ce sont des seniors et des couples sans enfant. Nous nous proposons du produit essentiellement famille au Bioscope (**). L'Écomusée c'est une porte d'entrée seniors et groupes. Le principe c'est de multiplier les portes d'entrées afin de faire venir les gens. Le projet parc aquatique entre dans cette logique. Aujourd'hui nous devons proposer des offres complémentaires et non concurrentielles ». Le directeur du site pousse la réflexion plus loin : « Il faut faire évoluer l'offre Écomusée pour que les familles aient envie d'aller là-bas et de faire en sorte que les développement du Bioscope répondent aux besoins des touristes et des seniors. L'eau permettra de créer une passerelle entre les deux. Le parc aquatique ou nautique facilitera le remplissage de la résidence. Les visiteurs auront du même coup assez d'atouts pour rester quatre, voire cinq ou six nuits sur place. Alors qu'aujourd'hui la durée de séjour moyenne en Alsace est de trois nuits... un jour au Bioscope, un jour à l'Écomusée et un jour sur la route des vins ! ».
Alain Cheval
(*) Un rachat avec les dettes s'élevant à 2 M € remboursable en trois ans auprès des banques. (**) Le Bioscope s'adresse plus aux familles et aux résidants (à moins de trois heures de voiture). La durée moyenne de visite du site est de 6 h. L'Ecomusée touche plutôt un marché seniors locaux et touristes. Le Bioscope représente une surface de 50 hectares dont à peine 12,5 hectares aménagés (25 %). L'Ecomusée, c'est 90 hectares dont 30 occupés (33 %). Entre les deux sites (bande de 800 mètres) un espace ornitologique pourrait voir le jour.
© Dernières Nouvelles D'alsace, Dimanche 04 Mai 2008. - Tous droits de reproduction réservés
500 logements et un aquapôle ?
Les gestionnaires de l'Écomusée et du Bioscope portent un projet de village vacances et de complexe nautique dans la forêt et sur l'ancien carreau Rodolphe pour développer le site. Une première réunion de concertation et de coordination s'est tenue ce mardi pour évoquer le développement d'un futur pôle touristique majeur autour de l'Écomusée et du Bioscope. Elle a rassemblé les maires des communes du ban de l'Écomusée, le président de la Camsa Jo Spiegel, le numéro un européen des résidences et villages touristiques Pierre et Vacances, la Compagnie des Alpes (CdA) et la Caisse des Dépôts et Consignations (fondatrice et actionnaire de la CdA), ces deux derniers étant les actuels exploitants de l'Écomusée et du Bioscope. Rien n'est encore abouti, mais c'est véritablement un projet gigantesque qui pourrait sortir de terre et transformer les lieux en un village vacances. Sur une partie du carreau de l'ancienne mine Rodolphe, la CdA envisage d'aménager un aquaparc qui prendrait en partie place en plein air et pour être partie sous le toit du "parapluie", le grand bâtiment de 1,5 hectares. Pour les promoteurs du projet, ce centre nautique ouvert au public constituerait un préalable indispensable à l'implantation d'un ensemble immobilier touristique Pierre et Vacances dans la forêt jouxtant l'Écomusée. Pas un village homéopathique... On parle de 500 logements répartis sur 36 hectares situés sur le ban de Pulversheim, actuellement dans l'emprise de l'Écomusée, mais propriété de la commune d'Ungersheim, investissement qui pour ses promoteurs valoriseraient les équipements que sont le Bioscope et l'Écomusée. Mais pour le moment, rien n'est encore signé et le conseil municipal d'Ungersheim, la commune dont le maire est Jean-Claude Mensch, devra tôt ou tard se prononcer sur la vente du terrain. Et du côté de la Camsa, engagée dans un Plan Climat Territorial qui prévoit une diminution de 20 000 t par an des gaz à effet de serre, on pose des conditions. Un projet de cette envergure, très spacivore et à l'impact environnemental fort, ne pourrait que s'inscrire dans une perspective de développement durable et être neutre du point de vue de l'écologie et des émissions de CO2. Les résultats d'une pré-étude de faisabilité quant à la construction d'une centrale géothermique destinée à chauffer le centre nautique, l'Écomusée, le Bioscope et Pierre et Vacances, seront d'ailleurs rendus dans deux semaines.
Grégoire Gauchet