Vendredi 28 avril, on remarquait que cela faisait 100 ans que les travaux de fonçage puits Rodolphe 1 avaient commencé. L'occasion pour Michel Hartmann d'écrire cette page d'histoire dans l'édition de Mulhouse des DNA.
Vendredi 28 avril, on remarquait que cela faisait 100 ans que les travaux de fonçage puits Rodolphe 1 avaient commencé. L'occasion pour Michel Hartmann d'écrire cette page d'histoire dans l'édition de Mulhouse des DNA.
Le Monde du 17 novembre 08
Les friches belges prises d'assaut
(...) Sylvain ne compte plus ses passages ici. Le jour, il est un banal Français de 31 ans, consultant en entreprise. La nuit, il est "explorateur urbain". Il arpente les toits, plonge dans les mines, traverse les usines en friche. Il fait partie d'une petite communauté passionnée par la découverte de ces lieux oubliés, devant lesquels on passe sans regarder ou dont on ignore l'existence. Recenser des monuments, raconter le patrimoine caché, parfois au risque d'être reconduit hors des bâtiments - il est rare que la police aille plus loin. Ils sont une petite trentaine, en Belgique, à échanger leurs trésors, sur Internet principalement, avec d'autres défricheurs, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en France... Avec une règle commune : pas de détérioration. (...) Sylvain s'inquiète pourtant de la notoriété de son site Web (www.forbidden-places.net) et de son influence sur les adolescents, plus enclins à prendre des risques. "Un jeune est mort la semaine dernière, raconte-t-il. Il était à la gare Centrale et est tombé dans une cheminée de ventilation." (...) Leur connaissance des bâtiments de Cheratte est digne d'anciens mineurs. Dans ces splendides édifices en brique rongés par le temps, Sandy, ingénieure chimiste dans le civil, fait la guide. "Ici, ce sont les cadrans de pointage", explique-t-elle devant de grands panneaux en bois dans la pièce centrale. "Et là, la salle de recharge des Oldham, les lampes antidéflagrantes." Pour elle, l'abandon du patrimoine industriel est un drame. "Ces bâtiments sont protégés, donc le propriétaire ne peut pas les détruire. Mais vous voyez dans quel état il les laisse..." En chemin vers la destination suivante, les carrières de Caestert et Lanaye, à la frontière néerlandaise, Vincent et Sandy sortent une carte des lieux. C'est un immense gruyère, des milliers de labyrinthes qui s'étalent sur des kilomètres. Comment s'y retrouver ? "On ne s'y retrouve pas !", répondent-ils en choeur. Laura Dambremont, 17 ans, et Nicolas Elias, 24 ans (www.lost-ground.net), les autres explorateurs du jour, n'ont pas l'air plus inquiets que cela. Ils sont venus à l'explo par le biais de la photo.
"Moi, je suis plutôt toits", explique la lycéenne, paupières fardées de rose, treillis et sweat-shirt à l'effigie d'un groupe de rock. "Moi, à la base, j'aime bien les usines", répond Nicolas, qui travaille dans une imprimerie. Le danger n'est pas pour leur déplaire. "Je préfère quand c'est interdit, c'est un peu comme un jeu, on se cache des gardes", affirme-t-il. Dans les carrières de tuffeau de Caestert, pas besoin de ruser pour se cacher. Il suffit d'éteindre sa lampe. Les voûtes de 15 mètres creusées dans cette pierre tendre se ressemblent toutes. Pourtant, Vincent et Sandy finissent par trouver ce qu'ils cherchaient : des graffitis anciens. Là, un soldat dessiné à la sanguine, daté de 1824. Ici, une pendaison ou un manège, dessinés à la même époque. "Une exploitation à ciel ouvert a commencé à grignoter les carrières, explique Vincent. Mais un arrêté de protection a été signé, à cause des graffitis." La préservation des sites préoccupe tous les explorateurs urbains. Gilles Durvaux, 46 ans, le "doyen" du petit groupe belge, est passionné par l'histoire industrielle. Son site Web (www.postindustriel.be) est nourri de récits et de photos prises pendant plus de vingt ans. Devant les batteries de fours étroits de l'ancienne cokerie d'Anderlues, près de Charleroi, il semble ému par ce paysage qu'il a vu des dizaines de fois. "Ici, on voit comment les objets passent d'une civilisation à une autre." L'usine abandonnée est un lieu incroyable. Sa beauté silencieuse abrite un poison mortel.
Derrière les fours, des salles où les machines trempent dans des flaques multicolores, des citernes où l'eau a remplacé le benzol, du cyanure, des mottes cotonneuses d'amiante à l'air libre... Le site est fermé depuis novembre 2002 et immobilisé par un conflit judiciaire. La situation des friches en Belgique diffère de celle de la France, explique Claude Chaline, professeur à l'Institut d'urbanisme de Paris (La Régénération urbaine, PUF "Que sais-je ?", 1999). "En France, l'abandon est rare, dit-il, sauf dans les régions pauvres." Quant à la démolition-reconstruction, elle est rendue difficile par la législation. On lui préfère désormais "la réaffectation des bâtiments abandonnés, surtout dans les villes : on les transforme par exemple en hôtels de luxe". Vincent Duseigne déplore les destructions de plus en plus systématiques du patrimoine industriel wallon. Au fil des ans, il a récupéré de nombreux objets et documents, cartes, carnets d'usines, et a aujourd'hui l'ambition d'ouvrir un musée. Gilles Durvaux, lui, a prévu de partir en Pologne - en Silésie - pour "un reportage social" sur l'industrie. Quant à Sylvain Margaine, il expose régulièrement ses photographies d'explorations, prises des Etats-Unis à l'Australie, en passant par la Belgique. Pour montrer à ceux qui n'auraient pas envie de ramper sous les grillages ce qui se cache derrière.
Clara Georges
Plusieurs élus régionaux, étaient présents jeudi, ainsi que le président du CILAC, M. Lemoine.
Jusqu'à samedi, le Centre historique minier de Lewarde accueille un colloque international autour du thème de l'héritage de la mine. Avec des questions qui se posent dans les différents pays concernés : que faut-il conserver, et comment reconvertir ce patrimoine ?
PAR J-F. GUYBERT
douai@lavoixdunord.fr.
Ils sont universitaires, professeurs, historiens, conservateurs de musées, ou travaillent encore dans des mines en exploitation. Ils sont une centaine, venus d'Italie, de Pologne, de Slovaquie, voire de Tunisie, afin de débattre de leurs préoccupations communes. Hier, lors de la matinée d'ouverture, plusieurs élus régionaux, dont Daniel Percheron, avaient aussi fait le déplacement. Car, si l'exploitation s'est achevée ici en 1990, d'autres pays l'ont poursuivie. C'est notamment le cas en Pologne, ou en Tunisie, avec les phosphates. Mais tous pensent désormais à l'après mines. Ce colloque, mis sur pied conjointement par le CHM et le Comité d'information et de liaison pour l'archéologie, l'étude et la mise en valeur du patrimoine industriel (CILAC), c'est en quelque sorte l'opportunité de confronter les expériences, pour pouvoir aller plus loin dans la réflexion, Ainsi, les Tunisiens, qui envisagent de transformer une de leurs mines en musée, sont vivement intéressés par l'expérience accumulée ici. Rappelons qu'en ce qui concerne le CHM, le projet de création remonte aux années soixante-dix, et qu'il est ouvert depuis 1984.
Jeudi, les présents ont ainsi pu écouter plusieurs intervenants - ils seront une trentaine en tout - leur parler de ce qui définit un paysage minier, qui n'est absolument pas le même partout. Une mine de charbon n'ayant, par exemple, rien à voir avec une mine d'amiante, telles que celles que l'on trouve au Canada. Dans le premier cas, la matière exploitable représente 50 % de ce qui est extrait, dans l'autre, seulement 5 %. Les quantités brassées n'ont donc rien à voir, et l'environnement s'en ressent différemment.
Aujourd'hui, il sera question du traitement et de la reconversion de tous ces sites. Mais aussi des problèmes liés aux affaissements, dont certains peuvent tirer parti pour en faire, par exemple, des bases de loisirs. Enfin, demain, avant la synthèse, les participants s'interrogeront sur le fait de savoir ce qu'il faut détruire ou garder, lorsque l'exploitation a cessé. Et de quelle manière peut-on valoriser tout cela ?
Signalons encore qu'une visite de terrain a été organisée en autocars, jeudi, dans le Pas-de-Calais, à la découverte des différents sites miniers tels que les terrils, les cités, les fosses de Lens et Oignies. Et que, cet après-midi, une autre se déroulera, cette fois, dans le Valenciennois avec, en particulier, la visite de la fameuse fosse d'Aremberg. •
L’engagement de Pierre et Vacances de préserver la forêt et le site minier du Carreau Rodolophe et de participer au financement de l’aquapole a levé les principaux obstacles à la signature du protocole d’accord sur l’implantation d’un village de vacances à Ungersheim, à côté de l’Écomusée.
Le projet paraît désormais bien ficelé et le protocole d’accord sur l’implantation d’un village d’hébergements touristiques de 2000 à 2850 lits, à proximité de l’Écomusée d’Alsace, approuvé hier
par la commission permanente du conseil général du Haut-Rhin, devrait être signé prochainement par l’ensemble des partenaires.
Ce protocole de cinq pages et trois annexes, dont L’Alsace s’est procuré un exemplaire, prend largement en compte les exigences environnementales fixées par le maire d’Ungersheim,
Jean-Claude Mensch, soutenu par un collectif d’élus et plusieurs associations. « La forêt convoitée a été sauvée, se félicite Jean-Claude Mensch, grâce à la ténacité du
conseil municipal ».
110 millions d’euros pour un « écovillage » alsacien de 2000 lits
La commune d’Ungersheim s’était opposée, le 5 septembre, à l’implantation de ce village de vacances sur le périmètre non constructible et protégé par le Scot (schéma de cohérence territoriale) de
la forêt alluviale de la Thur dont elle souhaite confier la gestion au conservatoire des sites alsaciens.
Le maire d’Ungersheim avait également mené bataille pour sauvegarder le Carreau Rodolphe, lieu de mémoire d’un siècle d’exploitation minière. « La reconversion de l’ensemble du site minier
sera réalisée concomitamment à la mise en service du village Pierre et Vacances », stipule l’article 2 du protocole d’accord.
Le projet intègre, par ailleurs, « un centre aqualudique à vocation publique indissociable de la réalisation des hébergements touristiques ». Implanté dans le bâtiment dit du « parapluie
», il est situé sur l’ancien site minier. Son coût est estimé à 20 M . Les collectivités s’engagent à apporter 14 millions et le délégataire devra investir 6 millions.
Le terrain (26 ha situés sur les communes d’Ungersheim et Pulversheim) sera acquis par le Symbio, le syndicat mixte du Bioscope présidé par le sénateur UMP Hubert Haenel, « sur la base de
l’estimation du service des Domaines, soit par échange foncier ».
Le projet global représente un investissement de 110 M dont 22 millions d’aides publiques. Le conseil général du Haut-Rhin contribuera au projet à hauteur de 8 M , le conseil régional d’Alsace à
hauteur de 6 M et la Camsa (communauté d’agglomération Mulhouse sud Alsace) à hauteur de 8 M .
Le protocole d’accord restera en vigueur pour une durée de six mois au cours de laquelle six conventions d’application devront être signées avant que l’on puisse passer à la concrétisation du
projet dont l’ouverture est programmée pour juin 2012.
Le maire d’Ungersheim souhaite que cet « écovillage à l’architecture alsacienne » devienne un « pôle exemplaire » du développement durable. Un projet de géothermie est d’ores et
déjà à l’étude sous l’étude sous l’égide de la Caisse des dépôts.
Le maire souhaite mener en parallèle l’aménagement sur les terrils Rodolphe, Alex et les anciens bâtiments miniers, d’une centrale photovoltaïque d’une puissance de trois Mégawatts, représentant
un investissement de 15 M . Le passé minier, l’énergie renouvelable et le tourisme familial devraient faire bon ménage à Ungersheim.
Adrien Dentz
De 350 à 500 maisons
L’opération immobilière porte sur la construction de 350 à 500 maisons d’une superficie de 36 à 56 m², soit une capacité de 2 000 à 2 850 lits réalisée en une ou deux tranches. La première tranche portera sur un minimum de 350 unités, soit 2 000 lits, et sera exploitée pendant 39 semaines par an. Les résidences de tourisme seront vendues à des investisseurs privés par Pierre et Vacances qui s’engagera à les louer pour une durée de neuf ans au moins. Le village sera réparti en quatre quartiers (central, bocage, prairie et lacustre) avec un restaurant de 100 couverts, une supérette, une laverie, trois clubs enfants, une piscine de proximité, des terrains de sport, une ferme et un minigolf.
« L’important est de jouer collectif »
Le projet Pierre et Vacances est sorti d’une zone de turbulences après la réunion, jeudi soir, du bureau de la Camsa.
« Une ambiance sereine pour une réunion de qualité ». Antoine Homé, maire de Wittenheim, résumait ainsi, hier matin, l’ambiance lors de l’examen du protocole d’accord.
Jean-Claude Mensch, maire d’Ungersheim, a repris ses arguments pour renforcer la vocation écologique du village et d’une partie du Bassin potassique. « Nous sommes écoutés dans ce projet d’un
véritable écosite ». Niant être un jusqu’au-boutiste, l’élu reconnaît que « le village peut donner une impulsion pour sauver le Bioscope du marasme ». Évoquant le dossier du centre
nautique de Wittenheim, Jean-Claude Mensch résumait le tout d’une formule : « Si on a cette piscine, c’est le pied ».
Antoine Homé se félicite de voir ce dossier faire l’objet d’un traitement particulier par la Camsa. « Jean-Marie Bockel et Jo Spiegel ont convenu que ce centre doit demeurer dans le pacte de
la Camsa ». Il s’agirait, d’après nos informations, d’évaluer le fonctionnement du futur espace nautique de Pierre et Vacances, de voir s’il a pu répondre aux besoins des habitants du nord
du Bassin potassique et si le besoin s’en fait sentir, de revenir au projet de centre nautique à Wittenheim.
Jo Spiegel a, lui aussi, noté la bonne évolution du dialogue. « Guidé par le seul intérêt du territoire », le président de la Camsa mêle « la nécessité de bien accueillir Pierre
et Vacances et l’exigence de le mettre en conformité avec les politiques sociales et environnementales » de l’agglomération. Jeudi soir, les élus seraient arrivés « à une solution dans
laquelle tout le monde peut se retrouver ».
L’idée avancée par Jean-Claude Mensch et Antoine Homé de faire du Bassin potassique un territoire dédié au développement de l’énergie photovoltaïque a été retenue, selon le maire de
Wittenheim.
Quant au premier adjoint mulhousien, Jean Rottner, il insiste sur la nécessité de mener à bien le projet Pierre et Vacances « utile au développement touristique de toute l’Alsace ». Il
appelle tous les élus de la Camsa « à donner un signal fort aux partenaires » de Pierre et Vacances. « L’important est de jouer collectif », ajoute l’adjoint mulhousien, tout en
insistant sur l’urgence de se mettre d’accord sur le protocole.
Le projet doit en effet être entériné le 7 novembre. Le conseil général s’est prononcé hier, la Camsa le fera vendredi prochain, tout comme la Région. Les élus d’Ungersheim, qui ont rédigé hier
soir, en conseil municipal, un projet de délibération concernant le fameux protocole d’accord, recevront mercredi les responsables du projet.
Raymond Couraud
PROGRAMME DES VISITES DU CARREAU RODOLPHE
- KALISTOIRE : Le 09 juin 2023 de 9h à 18h. Entrée gratuite. Pas de visites guidées ce jour.
- Journées européennes du patrimoine : les 20 et 21 septembre 2023 de 09 h à 17h
Départ des visites guidées toutes les 30 minutes
- Portes ouvertes : Les 23 juin, 07 et 21 juillet, 04 et 18 août - Visites guidées uniquement.
- Tous les mercredis de l'année sans RDV : un départ de visite à 9h et un départ de visite à 14h
- Toute l'année sur RDV : Renseignement au 06 27 70 63 43
La durée de la visite guidée est d'environ 2 h 30 avec possibilité d'adapter sa durée et le thème.
DANS LES PAS DU MINEUR DE POTASSE
Venez découvrir l’histoire de la potasse en Alsace, un siècle d’aventure industrielle et humaine.
- Une participation forfaitaire de 10€ par personne, sous forme de don en soutien au Groupe Rodolphe est demandée.
Visites scolaires et enfants de 6 à 16 ans 5€ par personne
- Entrée gratuite pour les enfants de moins de 6 ans et les membres de l'Association Groupe Rodolphe.
DANS LES PAS DU MINEUR DE POTASSE
Venez découvrir l’histoire de la potasse en Alsace, un siècle d’aventure industrielle et humaine.
L’association Groupe Rodolphe est présente sur le site depuis plus de 26 ans.
Forte du dynamisme de ses nombreux membres actifs, elle réhabilite des machines et matériels miniers et reconstitue des chantiers caractéristiques des méthodes d’exploitation de la potasse en Alsace.
Les mineurs guides de l’association vous proposent de découvrir les différentes techniques d’exploitation de la potasse, extraite jusqu’en 2003. Les visiteurs sont accompagnés par nos mineurs guides sur les pas du mineur et à travers la reconstitution des chantiers d’extraction ils leur proposent un véritable et réel voyage au cœur du métier du mineur.
Le circuit dure environ 2 heures, il permet de faire découvrir au public également deux chevalements, Rodolphe 1 et 2 ainsi que les deux machines d’extraction de 1912 et 1928 parfaitement restaurées et en état de marche ainsi que les installations de surface ayant permis le traitement du minerai. Mais aussi un ensemble complet et unique en France de machines minières allant des années 50 à 2004.
La visite du carreau est un moment d'intense émotion. Les mineurs du Groupe Rodolphe passionnés vous feront découvrir l'épopée des Mines de Potasse d'Alsace tout en apportant le témoignage de leur vécu au fond de la mine.
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